Souvenirs et photos du Jura

Étonnant Jura

Il est intéressant de constater, parfois, combien l’homme sait étonnamment s’adapter à son contexte. Dans le Jura, nous en avons eu une éclatante démonstration.

Nous savons tous que ce département est le plus froid de France. En conséquence, les hivers sont rudes et il est bien difficile, pour les agriculteurs,  de travailler à l’extérieur, de nombreux mois de l’année. Ne soyons donc pas étonnés de constater que les Jurassiens, ingénieux, aient su développer une économie autour de produits inattendus comme les pierres précieuses, les lunettes, les pipes si célèbres dans le monde entier. De remarquables musées ont su nous informer à Lamoura, à Morez, à St Claude…

En agriculture, le lait était et est toujours une production abondante. Mais, dans les fermes, chaque collecte, le soir notamment, pouvait être insuffisante, ainsi est né le morbier dont la coupe avec une raie cendrée est bien connue. Après la traite du soir insuffisante, on rajoutait une sorte de protection en cendre (aujourd’hui, en charbon végétal) afin que, le lendemain, la traite du matin puisse être ajoutée.

Aujourd’hui, les Francomtois de ce département trouvent utile et nécessaire, pour sortir de la crise agricole, de se tourner vers la Suisse très voisine. Ainsi sont-ils  très nombreux à franchir la frontière pour de meilleurs revenus. Nous avons vu, en pleine campagne,  des files de frontaliers, matin et soir, se déplacer. A tort ou à raison, l’économie locale ainsi se transforme.

Le patrimoine local est aussi mis à profit. Le Fort des Rousses, vestige militaire datant du Second Empire,  est judicieusement reconverti en immenses caves d’affinage du fromage, le comté.

Ainsi, notre semaine dans le Jura, visites à l’appui,  nous a beaucoup appris,  nous enseignants ou pas, toujours avides de voir et comprendre.

Hélas, la forêt d’épicéas se meure de façon attristante, à cause de la sécheresse et des ravages causés par le scolyte, insecte bien installé. Gageons que les Jurassiens sauront, très bientôt, trouver le remède salvateur.  Leur nature y est si belle !                       

                                                                                                                Geneviève G